Année de tes débuts en surf.
J'ai commencé assez tard le surf à l'âge de 17 ans pendant la période de révision du bac.
Ce que t'apporte le surf en général.
Je suis passionné de surf mais avant tout de l'océan, ils m'apportent un équilibre psychologique, spirituel et une sensation d'harmonie qui se ressent pendant la session et se poursuit après.
Ton artiste, groupe ou album fétiche avant d'aller à l'eau.
J'ai plusieurs artistes ou groupes que j'affectionne mais si je devais en donner un, cela serait Nirvana.
Depuis quelques années maintenant, tu shapes du côté de Guidel, comment est né cette aventure.
J'ai démarré le shape en amateur, au départ pendant mon temps libre lorsque j'étais en Master. J'avais un pote de promo qui était également passionné de surf et c'est naturellement qu'on a commencé à regarder comment fabriquer une board jusqu'au jour où j'ai sauté le pas et je ne me suis pas arrêté depuis.
Comment définirais-tu ton style, old school ou New school.
J'ai plutôt un style old school dans l'ADN que ce soit dans le shape ou dans l'eau. Je cherche la pureté, l'harmonie et l'essence du surf qui est de s'amuser dans l'océan qui en théorie n'est pas le milieu naturel de l'être humain mais qui paradoxalement est celui où je me se sens le mieux. Dans le shape malgré mes boards orientées rétros, il y a malgré tout un savoir-faire plus moderne pour rechercher plus de polyvalence et pousser plus loin les concepts des décennies précédentes sans perdre les caractéristiques essentielles de tel ou tel shape.
Tes Shapeurs qui t'ont ou t'inspirent dans ton travail.
Les shapers qui m'inspirent sont Mac Tavish pour les planches intemporelles, Ryan Lovelace pour sa recherche de nouveaux concepts, Simon Jones de MOTE pour le style que j'adore et les frères Campbell pour avoir trouvé un shape (Bonzer) qu'ils n'ont jamais quitté et qu'ils ont fait évoluer.
Tu as une préférence de modèles à shaper, Longboards, Shortboards ou Boards alternatives.
Les boards que je préfère shaper sont les midlenght car c'est les planches que je préfère surfer tout simplement.
As-tu une étape que tu affectionnes plus qu'une autre dans le processus du shape ou glass.
L'étape que j'affectionne particulièrement est le travail de la résine teintée pour faire des déco uniques.
Est-ce facile de faire sa place en Bretagne en tant que Shapeur.
Le travail de shaper n'est pas facile dans le sens où il ne manque pas de surfeurs, donc de potentiels clients mais clairement il manque de surfeurs prêts à acheter et faire confiance à un artisan local pour faire leurs boards plutôt que d'acheter des boards de séries surfées par les meilleurs surfeurs dans des vidéos insta et en espérant être tout aussi bon.
C'est à nous de faire comprendre qu'un shaper qui surfe les vagues locales sait quelles caractéristiques donner à une planche pour surfer ces mêmes vagues.
Comment vois-tu l'évolution du métier de Shapeur dans les années à venir, matériaux moins polluants, retour de certains shapes.
L'avenir du shape est assez flou pour moi. D'un point de vue professionnel, le prix des matériaux explose et je ne peux pas me permettre de le répercuter sur le tarif client au risque de les faire fuir.
Il y a aussi le contexte économique actuel où la majorité des Français se voient amputés d'un certain pouvoir d'achat et le shape est une activité de loisir, qui souvent est le premier levier pour faire des économies
C'est assez frustrant car les retours sur les planches que je fabrique sont très bons, avec beaucoup de clients qui sont revenus pour une deuxième voire une troisième planche en 2 ans et demi d'activité.
L'après COVID a fait émerger un nouveau style de surfeurs, la fréquentation à l'eau a explosé. Crois-tu que cela va perdurer et comment vois-tu l'évolution du surf dans les années à venir.
Le COVID a joué un rôle dans l'attrait pour le surf dans le sens où les gens ont voulu ressortir à tout prix et naturellement le surf est une activité extérieure donc une partie est allée dans l'eau.
Surtout qu'avec un budget minimal on peut trouver une planche en mousse pour s'initier sans forcément avoir les codes de cette pratique (règle de priorité notamment).
Mais le COVID n'explique pas tout, je pense qu'il y a tout un lifestyle derrière, avec un style vestimentaire, une attitude, et une manière de penser qui est propre à l'image que l'on se fait d'un surfeur qui est attirant mais qui n'est pas forcément vrai pour autant.
C'est aussi les marques qui poussent les gens à se mettre au surf en proposant un environnement gravitant autour de la pratique en elle-même.
Un lieu à nous conseiller par chez toi pour passer un bon moment après une session.
Et pour finir le spot que je conseille c'est en face de la vague que vous venez de surfer avec une petite bière et refaire la session au sec et penser à la prochaine fois que vous retournerez dans l'eau avec votre board sur mesure Ankou Surfboards 😉.